Diagnostic participatif du quartier Battant

Article de blog n°2: Retours sur la quatrième rencontre riche et tournée vers l’action

Le 15 mai 2025, dix-sept personnes se sont retrouvées pour poursuivre le diagnostic participatif par le bas du quartier Battant, initié en août 2024 et porté par le Tiers-lieu Le 97. Après les trois premiers ateliers – cartographie sensible, graphe causal des acteurs, discussion croisée et transmission des données – cette quatrième rencontre avait un objectif clair : synthétiser les données recueillies et prioriser les enjeux.

Introduction – Retour sur les trois premiers ateliers :

  1. Cartographie sensible (atelier n°1)
  2. Graphe causal des acteurs (atelier n°2)
  3. Discussion croisée et transmission des données (atelier n°3)

Atelier n°4: Synthèse et Perspectives

Méthode

Travail en binômes – 25 minutes

Chaque participant a été invité à :

  • Identifier les enjeux qui lui paraissaient les plus importants
  • Rêver : imaginer un aménagement idéal et un « acteur rêvé » pour la vie du quartier

Travail collectif – 50 minutes

  • Mise en commun et validation des enjeux identifiés
  • Classement par thématiques

Objectifs de la rencontre

  • Synthétiser les données collectées pour aboutir à une compréhension partagée du quartier Battant
  • Prioriser les enjeux, en tenant compte des expertises de vie, des besoins et des attentes des participants

Enjeux exprimés – Ce que les personnes présentes disent, pensent ou ressentent

Sécurité et tranquillité publique

Les personnes présentes disent qu’elles se sentent parfois en insécurité dans certains lieux (rue Champrond, parvis de l’église Madeleine, rue Battant), notamment à certaines heures de la soirée et de la nuit. 
Elles pensent que des rondes entre 21h et 1h du matin pourraient rassurer et prévenir les tensions.
Elles ressentent qu’il faudrait aussi gérer les attroupements de manière à ce que tout le monde puisse circuler librement.

Communication générale

Elles expriment que la communication manque parfois de proximité et d’incarnation.
Elles aimeraient qu’un crieur public aille à la rencontre des habitants, pour créer du lien et partager directement les informations.
Elles notent aussi un manque d’information, à la fois dans le sens de la transmission et de la réception : parfois, elles n’ont pas connaissance de ce qui se fait dans le quartier.
Elles précisent que cela ne vise pas à incriminer un opérateur qui n’aurait pas transmis l’information, mais à constater que le canal de transmission utilisé n’a pas permis un accès effectif à l’information pour tous.

Lien social dans le quartier

Elles disent que le quartier a besoin de lieux et d’événements qui rassemblent.
Elles ressentent qu’une réouverture des Bousbots serait une bonne nouvelle, qu’un grand repas interculturel permettrait de mieux se connaître, et qu’il faudrait augmenter la fréquence du « resto trottoir » pour multiplier les occasions de se croiser.

Propreté et salubrité

Elles pensent que la propreté est un vrai problème pour l’image et le confort de vie dans le quartier.
Certaines zones (en face de Tambour Battant, ruelle Billard et d’autres lieux) sont particulièrement concernées.
Elles ressentent qu’il manque des pissotières et que des actions menées par la maison de quartier, comme cela se fait à Montrapon, pourraient améliorer la situation.

Sécurité piétons

Elles disent que la circulation piétonne est désormais mieux sécurisée grâce aux bornes mobiles déjà installées.
Elles ressentent que ces bornes sont une aide précieuse pour limiter l’accès des véhicules et protéger les piétons.
Elles soulignent toutefois que la gestion des enfants qui courent sur la place Marulaz reste un point d’attention pour éviter les accidents tout en préservant cet espace de jeu.

Sanitaire – Jeunes et usages de drogue

Elles évoquent la présence, à certaines heures, de jeunes femmes sur le parvis de la Madeleine liées à des usages de drogue.
Elles disent que cela soulève à la fois des inquiétudes pour la santé publique, la sécurité et le bien-être du voisinage.

Réinvestir l’espace public

Elles ressentent qu’il faut repenser l’aménagement urbain pour favoriser les rencontres et donner envie de rester dans le quartier.
Cela passerait par plus de mobilier urbain, des aménagements sur la place Bacchus, en bas de la rue Battant, sur le parvis Bains Douche/Madeleine, ainsi que plus de végétalisation (rue Battant, place Bacchus).

Ne pas normaliser la violence

Elles expriment leur inquiétude face au risque de banalisation de certaines violences.
Elles pensent qu’il faut sensibiliser les habitants et les acteurs locaux à intervenir et à réagir, pour protéger l’intégrité et le respect de chacun.

Écoute des plaintes des habitants/commerçants

Elles disent que les plaintes sont parfois mal entendues ou traitées de manière trop rapide.
Elles ressentent qu’il faut mieux prendre en charge les situations complexes et éviter de simplement déplacer les personnes qui posent problème, au risque de ne rien régler.
Elles formulent aussi l’hypothèse que le fait d’entendre et de reconnaître l’inconfort exprimé par un habitant ou un commerçant pourrait constituer un premier pas vers la recréation du lien social.
Dans cette perspective, une plainte n’aurait pas forcément vocation à être transmise à un autre opérateur pour traitement, mais plutôt à devenir l’occasion de réfléchir ensemble à des solutions, en impliquant directement les personnes concernées : celles qui causent la nuisance, celles qui la subissent, et celles qui ont légalement pour mission d’assurer l’hygiène et la sécurité publique (police, services compétents, etc.).

Axes de mobilité et attractivité commerciale

Elles pensent qu’il faudrait attirer davantage les personnes de passage vers les commerces du quartier.
Elles aimeraient voir plus de cellules commerciales occupées, avec des activités diversifiées et artisanales pour donner une identité forte et vivante au quartier.

Espaces pour les enfants

Elles disent qu’il manque des lieux où les enfants peuvent se poser, jouer ou se retrouver au cœur du quartier, ce qui est important pour les familles. Les personnes notent que le projet issu du budget participatif est en court de réalisation.

Intégration du quartier dans le centre-ville

Elles ressentent parfois que le quartier est à part et moins pris en compte.
Elles pensent qu’il faut améliorer sa représentation et l’attention portée par les acteurs municipaux et économiques.

Santé mentale

Elles expriment que la santé mentale des habitants doit être mieux prise en compte.
Elles disent que le bien-être psychologique est aussi important que la propreté ou la sécurité, et que des actions de soutien et de prévention devraient être développées.

Bilan

Cette soirée a permis :

  • De valider collectivement une liste d’enjeux structurée
  • De nourrir la vision commune du quartier à partir des réalités vécues

Prochaine étape

Atelier n°5 – De la synthèse à l’action

Objectif

Sur la base de la synthèse produite lors de l’atelier n°4, engager un travail collectif d’imagination d’actions pragmatiques, rapidement mobilisables dans le quartier, en réponse aux enjeux identifiés collectivement et les spécialiser.

L’atelier n’a pas pour but de forcer ou de convaincre un acteur d’agir, ni de mener un plaidoyer. Il s’agit de redonner à chacun la légitimité d’agir dans son rôle, selon ses missions et ses responsabilités, avec en plus – comme une cerise sur le gâteau – la possibilité d’agir ensemble.

Point d’attention : distinguer les types d’actions

  1. Actions individuelles par acteur
    • Actions mises en place par chaque acteur dans le cadre de ses missions légales, de ses responsabilités ou de son statut (citoyen, habitant, service municipal ou élu, association, commerçant).
    • Ces actions sont décidées et portées directement par l’acteur, dans une logique opérationnelle (« passer à l’acte »).
  2. Actions croisées – opérationnelles
    • Actions menées conjointement par plusieurs opérateurs, de manière coordonnée, dans l’opérationnel immédiat.
    • Exemple : nettoyage conjoint, interventions avec les services de police, actions logistiques coordonnées.
  3. Actions croisées – en amont de la problématique
    • Actions menées collectivement pour agir avant que la problématique n’apparaisse, dans une logique de lien social.
    • Exemple : événements conviviaux, rencontres inter-acteurs, animation d’espaces communs.
  4. Actions d’échange et de compréhension mutuelle
    • Actions visant à créer des espaces pour mieux se connaître, comprendre « qui fait quoi », accueillir la parole, et partager les vécus.
    • Objectif : améliorer la circulation de l’information et renforcer la coopération.

Pour s'inscrire et lire le déroulé de l'atelier 5 du 16 septembre 25: cliquez ici

État des lieux financier du 97 – au 31 juillet 2025
Soutien d'été