Retour sur les Apéros Politiques du 97 : Transition écologique

Apéro Politique du 97 — Séance du 17 avril 2025 : Transition écologique


Introduction

👉 Apéros Politiques du 97 : Histoire et méthode


Cadre d’échange

Cette rencontre, organisée au Tiers-Lieu Le 97 à Besançon, s’inscrit dans un cycle de huit rendez‑vous mensuels, fondés sur les apports du Grand Débat National. Les fondamentaux de chaque séance sont les mêmes :

  1. Accord sur les constats partagés, en partant des vécus personnels.
  2. Tour d’horizon des initiatives, dispositifs légaux, et ressources théoriques.

L’ensemble des documents — invitation, ordre du jour, contributions — reste accessible ici :

Apéro Politique du 97 – Transition écologique (17 avril 2025)


Ce qui s’est dit

La transition écologique, un enjeu d’humanité avant tout

Plusieurs prises de parole ont souligné que l’enjeu n’est pas la “planète” abstraite, mais la continuité de la vie humaine dans des conditions désirables. La peur d’un monde invivable s’exprime, mais aussi la conscience que l’humain a du mal à “faire machine arrière”. Un pessimisme lucide traverse les interventions : changer est possible, mais difficile. Il y a aussi l’idée que la transition écologique doit réinventer le rapport au progrès et à la vie.

Imaginaire, capitalisme et récits possibles

On regrette l’absence de récits culturels non dystopiques sur l’écologie. L’imaginaire collectif reste prisonnier d’un modèle basé sur l’accumulation et la croissance. Plusieurs participants lient cette difficulté à la domination du capitalisme comme système de prédation, qui rend difficile la projection dans des modes de vie sobres, solidaires, joyeux.

Pratiques quotidiennes et changement possible

Des récits personnels montrent que le changement est possible, mais lent, exigeant, et souvent minoritaire : du vrac aux sacs en tissu, du choix d'un mode de vie sans voiture à la transmission de gestes d’autonomie à ses enfants. On voit que le lien social, les espaces collectifs, la coopération locale sont des leviers puissants. Ce qui aide : l’expérience partagée, la rencontre, les lieux qui incarnent d’autres manières de vivre.

Violence, dissociation, culpabilité

L’angoisse climatique produit des effets multiples : dissociation entre le savoir et le quotidien, sentiment de culpabilité ou d’impuissance, peur des conflits géopolitiques futurs liés à la raréfaction des ressources. Mais aussi désir de continuer à vivre, de ne pas s’effondrer sous la peur. Les émotions sont vives, et le besoin d’espaces d’élaboration collective est crucial.

Capitalisme : confusion, débat, désaccord

Le terme “capitalisme” a suscité un débat : est-ce un système économique, une structure sociale, un réflexe individuel ? Certains insistent sur la fonction prédatrice du capitalisme (accaparement, extraction, accumulation), d’autres soulignent qu’accumuler du capital relationnel ou symbolique ne relève pas forcément du capitalisme. Le besoin d’une clarté conceptuelle est ressorti, notamment entre “prix” et “coût”, entre “progrès” et “dérive”.


Constats partagés

  • La transition écologique n’est pas seulement une affaire de nature, mais de conditions de vie humaines.
  • Le récit dominant est incapable de penser un avenir désirable hors du capitalisme ou de la croissance.
  • Le vivre autrement (moins, mais mieux) est une piste explorée, mais peu soutenue ou valorisée.
  • L’écologie punitive ou culpabilisante est contre-productive : il faut des récits mobilisateurs et inclusifs.
  • Le coût réel des choses (énergétique, humain, écologique) est largement masqué derrière leur prix marchand.
  • La dissociation entre conscience écologique et quotidien de consommation génère du stress, de la honte, mais aussi des stratégies d’adaptation.
  • L’action collective, les lieux comme Le 97, permettent de sortir de l’isolement, d’expérimenter et de transformer.
  • Des désaccords profonds sur le capitalisme et ses contours montrent la nécessité d’un travail d’élucidation politique.


Tour d’horizon des initiatives et ressources

Ressources citées



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