Apéro Politique du 97 — Séance du 13 mars 2025 : Pouvoir d’achat
Introduction
👉 Apéros Politiques du 97 : Histoire et méthode
Cadre d’échange
Cette rencontre, organisée au Tiers-Lieu Le 97 à Besançon, s’inscrit dans un cycle de huit rendez‑vous mensuels, fondés sur les apports du Grand Débat National. Les fondamentaux de chaque séance sont les mêmes :
- Accord sur les constats partagés, en partant des vécus personnels.
- Tour d’horizon des initiatives, dispositifs légaux, et ressources théoriques.
L’ensemble des documents — invitation, ordre du jour, contributions — reste accessible ici :
Apéro Politique du 97 – Pouvoir d’achat (13 mars 2025)
Ce qui s’est dit
Un mot mal choisi ?
De nombreux participants ont exprimé un malaise face au terme “pouvoir d’achat”. Pour plusieurs, il ne reflète pas la réalité quotidienne ni les aspirations profondes : il réduit le pouvoir à celui de consommer, et ignore le lien, la joie, la création, ou encore la solidarité. On lui préfère des notions comme “pouvoir de bien vivre”, ou encore “capacité à choisir sa vie”.
Vivre avec peu, mais pas seul·e
Certaines personnes ont dit qu’elles vivaient avec peu de moyens mais ne se sentaient pas démunies. Ce qui compte, disent-elles, ce sont les communs : lieux partagés, compétences mutualisées, entraide concrète. Le Tiers-Lieu est apparu comme un révélateur de cette richesse collective, et une alternative à la logique marchande.
Endettement, redevabilité et autonomie
La question de la dette a traversé la séance. Qu’on parle de bourse, de soutien parental, d’aide sociale, plusieurs ont partagé ce sentiment ambivalent de “devoir quelque chose”. Cette redevabilité peut peser, mais elle peut aussi motiver, donner envie de rendre, de transmettre. D’autres ont fait le lien avec un imaginaire politique du don : recevoir, mais aussi être capable à son tour d’être utile.
Le travail, entre valeur et contrainte
Le travail a été décrit comme une expérience paradoxale : c’est parfois l’espace de l’aliénation, parfois celui de la réalisation de soi. Certaines interventions soulignent le manque de reconnaissance, d’autres dénoncent un salariat dénué de sens. On dit vouloir être utile, être partie prenante d’un projet plus grand que soi. Mais on souligne aussi la peur de perdre, de se retrouver sans filet.
Subjectivité et indicateurs
Le pouvoir d’achat est un indicateur concret, chiffrable, mais il est aussi subjectif. Il varie selon les besoins, les contextes, les valeurs. Avoir accès au superflu n’est pas pareil que pouvoir bien se loger ou bien manger. Plusieurs expriment l’envie de sortir de la seule quantification économique pour penser d’autres indicateurs : bonheur, lien social, capacité à participer à la vie collective.
Constats partagés
- Le terme “pouvoir d’achat” est ressenti comme réducteur, voire manipulateur.
- Il suscite la peur (perte), la culpabilité (dette), la confusion (valeur = prix ?).
- Une distinction claire est à faire entre consommer et bien vivre.
- Les communs (espaces, services, savoirs partagés) augmentent la qualité de vie au-delà de l’argent.
- La valeur sociale, symbolique, relationnelle n’est pas reconnue par le discours dominant.
- Il existe une pression normative à produire de la valeur marchande.
- Des personnes expriment le besoin de reconnaissance, mais aussi de liberté vis-à-vis du modèle salarial.
- Le rapport à l’argent est instable, évolutif, traversé de colère, de plaisir, de fatigue, d’angoisse, de gratitude.
Ressources et prolongements
Références et supports