Retour sur les Apéros Politiques du 97 : Démocratie et citoyenneté

Apéro Politique du 97 — Séance du 10 octobre 2024 : Démocratie et citoyenneté


Introduction

👉 Apéros Politiques du 97 : Histoire et méthode

Cadre d’échange

Cette séance s’est tenue au Tiers-Lieu Le 97 à Besançon, dans le cadre d’un cycle de huit rencontres visant à revitaliser la démocratie locale à partir des contributions citoyennes issues du Grand Débat National.

Chaque rencontre repose sur une méthode simple et rigoureuse :

  1. Accord sur les constats partagés, à partir du vécu et du ressenti de chacun·e.
  2. Tour d’horizon des lois, dispositifs et initiatives existantes, ainsi que des ressources théoriques.
  3. Élaboration collective de propositions concrètes, prévues lors d’un temps final en fin de cycle.

L’ensemble des documents liés à cette séance — invitation, ordre du jour, ressources, contributions écrites — reste accessible en ligne à cette adresse :

👉 Apéro Politique du 97 – Démocratie et citoyenneté (10 octobre 2024)


Ce qui s’est dit

Une parole restituée, fragmentaire, anonyme, mais fidèle

« Je ne me sens pas représenté. »

Le sentiment de ne plus se reconnaître dans les figures élues traverse plusieurs témoignages. La représentation politique est perçue comme déconnectée, voire usurpée. Le clivage gauche-droite n’est plus opérant. Le vote blanc ne suffit plus. L’abstention n’est pas un désintérêt, mais un désaveu.

« Je ne veux plus déléguer ma responsabilité. »

Certain·es expriment le besoin de reprendre la main, non pas pour prendre le pouvoir, mais pour cesser de le confier à d’autres sans contrepartie. La démocratie est ressentie comme ce qui permet le faire ensemble, mais ce faire-ensemble est usé, abîmé, dilué dans une politique devenue profession.

« J’ai peur de la politique. »

Le mot “politique” fait peur, ou semble inaccessible. Il est associé à des rapports de force, à des manœuvres, à des luttes de pouvoir, à des débats coupés des réalités. Pourtant, quand la parole s’ouvre dans un lieu tiers, certains découvrent qu’ils ont des idées, qu’ils peuvent être entendus, que leurs émotions ne sont pas un frein mais une ressource.

« La démocratie, c’est vivre avec des gens différents. »

L’un·e des participant·es rappelle le fondement du vivre-ensemble : coexister avec des altérités. La laïcité est évoquée dans ce sens : non pas comme neutralité absolue, mais comme acceptation de la pluralité. Ce n’est pas l’accord qui fait la démocratie, mais le cadre qui permet le désaccord.

« Tout est politique, mais tout est dépolitisé. »

L’eau qui coule au robinet, la qualité de l’air, l’organisation d’un marché ou d’un collège : tout cela est politique. Pourtant, la société semble avoir effacé les signes visibles de cette conflictualité. On gère, on administre, mais on ne débat plus.

« On vote contre plus qu’on ne vote pour. »

Plusieurs voix expriment ce ressenti. Le vote n’est plus l’expression d’un choix positif, mais un barrage, un repli, une manière d’éviter le pire. Certains évoquent la désobéissance civile comme modalité démocratique. D’autres insistent sur le débat public, qui ressurgit dans les manifestations, les rassemblements, les lieux non institués.

« Le modèle coopératif donne des pistes. »

Certain·es font l’expérience d’alternatives concrètes : les SCOP, les tiers-lieux, les assemblées horizontales. Ils y voient un potentiel d’auto-organisation, de responsabilité partagée, de lien entre action locale et pensée politique. La société, disent-ils, commence ici.


Constats partagés

  • Représentation : sentiment de non-représentation, critiques de la binarité politique, faible reconnaissance du vote blanc.
  • Responsabilité : délégation excessive aux élus, nécessité de redonner une place à la responsabilité citoyenne.
  • Peurs et colères : peur d’agir, peur de parler, colère face à la professionnalisation de la politique et au décalage entre élus et terrain.
  • Lieux d’expression : les tiers-lieux sont perçus comme des espaces précieux où la parole est possible, respectée, reconnue.
  • Modèles alternatifs : les coopératives et autres formes d’organisation horizontale sont évoquées comme des outils de régénération démocratique.
  • La démocratie comme processus : désobéissance civile, manifestations, écritures collectives et construction d’un avis à plusieurs sont autant de formes d’expression politique vivante.


Ressources et prolongements

Textes et sites institutionnels

Ressources critiques et théoriques

Rendez-vous et événements associés

À venir : une séance complémentaire

Lors de cette séance, la méthode proposée — en trois temps successifs — a montré ses limites. Si les échanges ont permis de poser des constats riches, incarnés, parfois conflictuels mais sincères, nous n’avons pas pu mener à bien la troisième étape : celle de l’élaboration collective de propositions concrètes. Le besoin de laisser place aux récits, à l’écoute, à l’émergence des subjectivités a pris tout l’espace du temps imparti.

De ce constat est née une décision partagée : ajouter à l’agenda une séance d’apéro politique complémentaire, à la fin du cycle. Cette rencontre supplémentaire sera entièrement consacrée à ce que nous n’avons pas eu le temps d’imaginer ensemble : des solutions pragmatiques pour mieux faire société, ici et maintenant, à notre échelle. Cette séance finale visera à honorer l’élan qui nous traverse : celui de ne pas rester dans le constat, mais d’esquisser ensemble des voies praticables. Parce que faire commun ne s’arrête pas à comprendre : cela engage à agir.

A donc été acté que les 7 prochaines rencontres d’apéro politique s’organiseront uniquement en deux mouvements et non plus trois :

  1. Un tour de table pour établir un constat partagé, à partir des points de convergence des séances précédentes.
  2. Un tour d’horizon des initiatives, cadres existants et ressources, pour alimenter une co-construction collective, réaliste et ancrée dans nos territoires.


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